FAITS DIVERS

Qu'est-ce qui a poussé ce militaire à tirer avec un pistolet sur une conductrice qui tentait de le doubler ? Un certain machisme, de la bêtise pure ou autre chose ? Le tribunal a ouvert cette affaire qui ressemble à un western des temps modernes. Un mauvais western sans héros. Récit…

Elle voulait le dépasser en voiture. Simplement. Il ne l'a pas accepté. Alors que d'autres grincheux, un zeste machos au volant, se seraient «contentés» d'une insulte ou d'un geste déplacé, ce militaire de 18 ans en formation à Istres (Bouches-du-Rhônes) a carrément dégainé une arme et pressé la détente.

«Il s'agissait d'un pistolet d'alarme», précise Nicolas Septe, procureur de la République. La conductrice, âgée d'une quarantaine d'années, n'a pas été blessée, mais très choquée par le comportement et l'agressivité de cet individu.

Ces faits se sont déroulés samedi à Cahors, au niveau de la route de Lalbenque, à proximité du magasin «Tout pour l'emballage». Hier, au tribunal correctionnel de Cahors où il devait être jugé dans le cadre de la procédure de comparution immédiate, le militaire faisait pâle figure.

Sans avocat lors de cette audience, il devra patienter jusqu'au 1er septembre pour préparer sa défense et connaître son sort. Nelly Emin, présidente du tribunal, a ordonné son maintien en détention à la Maison d'arrêt de Montauban, cela en raison de la gravité des faits qui lui sont reprochés. «Je n'aurais jamais dû faire cela. J'ai pété les plombs», a-t-il uniquement déclaré.

Au moment du dépassement, les deux voitures roulaient à vitesse normale.

La conductrice décide de doubler le véhicule du jeune homme. Il s'est alors aussitôt déporté sur la gauche de la chaussée…

Coup de feu, coup de sang

«La conductrice klaxonne et fait des appels de phare pour signaler sa manœuvre, puis tente un nouveau dépassement», relate le procureur de la République.

C'est à ce moment-là que la situation se complique et tourne mal.

Le jeune militaire se saisit d'un pistolet contenu dans un sac, met en joue l'automobiliste et tire ! Un coup de feu retentit.

Nicolas Septe évoque «un coup de sang» de la part de ce militaire qui n'a pas supporté l'attitude de la conductrice.

Ces faits ont entraîné deux jours d'incapacité totale de travail (ITT) pour la victime du jeune homme. Ce jour-là, ce dernier se rendait dans un garage pour changer les pneus de son véhicule. Sa journée et sa vie ont pris un curieux virage.

Des vacances familiales à la prison

Les auditions du militaire mis en cause dans cette affaire seront sans nul doute épluchées et commentées par son avocat, le 1er septembre lors de son jugement. Dans l'une d'elles, il a déclaré qu'il s'était «senti agressé par la conductrice qui voulait le dépasser». Il devra donc s'expliquer sur cet argument inattendu et qui semble inapproprié à la situation décrite. Le militaire prétend avoir tiré en l'air, tandis que la victime a indiqué clairement aux enquêteurs qu'il a déclenché l'arme dans sa direction. Hier, à l'audience, le prévenu est apparu très dépité avant de repartir en prison. Ce militaire, qui était en vacances chez ses parents dans le Lot, se serait bien passé de cette escale carcérale.

La Dépêche.fr

Pauvre mec !